Le Combat des Trente


A l’occasion du 70e anniversaire de Tante Yo, Thierry publia une édition du Combat des Trente. Nous reprenons son texte réalisé à partir du manuscrit de la bibliothèque du Roi. Extrait de la traduction de GA Crapelet publié en 1827. Il est intéressant que tous les descendants du Parc connaissent ce récit où figure Maurice du Parc « hardi écuyer. » 

La succession de Jean III de Bretagne partagea pendant de nombreuses années le duché.

Les parties de Charles de Blois (soutenu par le Roi de France Philippe VII de Valois), et de Jean de Monfort (soutenu par les Anglais) s’affrontèrent maintes fois. Le Combat des Trente, épisode de cet affrontement, eut lieu le 27 mars 1351 au lieu-dit « le Chêne de Mi-voie », ainsi nommé car un chêne se trouvait à mi-chemin entre Ploermel et Josselin. Es trente Bretons étaient sous le commandement du Sire de Beaumanoir (Jean ou Robert) et les trente Anglais aux ordres de Richard (ou Robert) de Bembrough. Mais cet affrontement de Mi-voie dépasse la succession du duc de Bretagne pour en arriver à un affrontement entre le Roi de France et le Roi d’Angleterre. Sur le simple plan de la succession, Jean de Monfort (le père) était le demi-frère du duc Jean III, Charles de Blois était le neveu de Philippe de Valois, et mari de Jeanne de Penthièvre, nièce de Jean (mariage arrangé).

A la fin du XVIe siècle, le chêne de Mi-voie fut abattu par la Ligue. Bientôt après, une croix de pierre le remplaça. Elle fut abattue une première fois en 1775, mais sur la demande de Monsieur Martin d’Aumont, les Etats de Bretagne la relevèrent et gravèrent sur la base cette inscription :

A la mémoire perpétuelle de la Bataille des Trente

que Monsieur le Maréchal de Beaumanoir a gagné en ce lieu

le 27 mars de l’an MCCCLI.

 

La Révolution de 1793 l’abattit de nouveau.

Mais, en 1811, une demande fut faite par le conseil d’arrondissement de Ploermel pour qu’une allocation de 600 francs, prise sur les centimes additionnels, fut consacrée à l’érection d’un monument en honneur des combattants. Le conseil général du Morbihan applaudit à cette idée et voté 2400 francs de crédit.

Le 11 juillet 1819, la première pierre fut posée par le Comte de Coutard, Monsieur de Chazelles, baron de Lunac, préfet du Morbihan et Monsieur Piou, Ingénieur en chef au Corps royal des Ponts et Chaussées. Monseigneur de Bausset Roquefort, evêque de Vannes, donna la bénédiction.

 

Le Monument 

Obélisque de granit de 17 mètres de haut, 1,60 de large à la base, 1 mètre au sommet. Sur la face, on lit :

Sous le règne de Louis XVIII, Roi de France et de Navarre, le Conseil général de Morbihan a élevé ce monument à la gloire des XXX Bretons.

La face Ouest porte la même inscription, traduite en langue celtique.

Au Sud sont gravés les noms des combattants

Au Nord, la date du combat : 27 mars 1351.

Auprès du monument, on a replacé la croix de pierre.

 

Le récit 

« Ici commence la bataille de trente Anglais contre trente Bretons, qui eut lieu en Bretagne l’an mil trois cent cinquante et un, le samedi de veille de Laetare Jerusalem.

Seigneurs, chevaliers et barons, bannerêts, bacheliers et vous tous, nobles hommes, prêtez attention ! Evêques, abbés, religieux, hérauts, ménestrels, et tous les braves gens, gentilshommes et bourgeois, de toutes nations, écoutez notre récit !

L’histoire est vraie et les enseignements en sont bons, comment un jour trente Anglais, hardis comme des lions, combattirent contre trente Bretons ; et comme je rapporterai fidèlement toutes les circonstances de ce combat, dans cent ans encore, il sera sujet des entretiens des gentilshommes et des gens instruits, qui s’en réjouiront dans leur foyer. Tous les hommes de bien, d’honneur et de grande sagesse se plaisent beaucoup aux récits qui offrent de bons préceptes et de bons exemples. Les envieux, les gens sans foi et sans honneur n’en sont nullement touchés. Or, je veux commencer, et entrer dans l’explication de la noble bataille qu’on a appelé des Trente, priant Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui laissait vendre sa chair, d’avoir miséricorde des âmes des combattants, car le plus grand nombre est en poussière.

 

Commémoration d'une descendante mélomane

Inscription sur la colonne : "Maurice du Parc" 

[1]